top of page

 

 

FLEURS DE PRINTEMPS...          après l'hiver

LE LAMINOIR


Jadis un siècle chassait l’autre et encore...
Aujourd’hui chaque génération piétine la précédente
.

 

Nous serons oubliés très vite, c’est certain !
Untel que l’on voyait sur nos écrans connaître
Un succès grandissant eut tort de disparaître :
Son nom n’est même plus cité dans le Bottin.

 

La blonde qui fumait, la brune, la châtain
Qui, toutes, paradaient sur l’étroite fenêtre
Et semblaient s’être fait par le diable promettre
Un minois éternel, ont vu flétrir leur teint.

 

Et nous qui n’avons pas connu la renommée,
Dont la vie n’est plus très loin d’être périmée,
Qu’espérons-nous encor de la postérité ?

 

Personne, plus jamais, ne lira ce poème,
Mon livre moisira sur l’étagère extrême,
Vrai témoin qu’ici-bas tout n’est que vanité.

 

 

 


    

 

TOI, MOI, OU DEUX AUTRES


On ne croit pas à la prédestination
 mais on dit que le hasard fait bien les choses
.

Nous nous sommes connus dans notre adolescence,
Nous avons de nombreux souvenirs en commun ;
L’amitié puis l’amour ont été notre chance,
Rien de cet heureux temps ne me semble défunt.

 

Nous nous sommes depuis raconté notre enfance,
Nous avons partagé les rêves de chacun ;
Notre album de photos part d’avant la naissance :
Parents et grands-parents, il n’en manque pas un.

 

De nous que faudra-t-il plus tard que l’on retienne,
Ma vie t’apparaît-elle un peu comme la tienne
Ou bien ne sommes-nous pas assez confondus ?

 

Ce n’est pas si fréquent la fusion de deux êtres,
Au point qu’il n’y ait plus qu’une seule fenêtre
Pour eux sur cette terre où nous sommes perdus.

 

 

 


    

 

QUEL REMEDE?


Le rêve est le meilleurs des tranquillisants

.

Découvrir une fleur qu’on ne connaissait pas

Et se mettre à l’aimer jusqu’à ne voir plus qu’elle,
Pour la simple raison qu’elle est toute nouvelle,
Toute rafraîchissante en ses jeunes appas.

 

La prendre pour accompagner ses derniers pas

Alors que dans le cœur jaillit une étincelle
Et qu’on voit s’approcher l’échéance éternelle
Qui va suivre de peu notre dernier repas.

 

En attendant, sous peu, que notre bulle crève,

Nous nous sommes doublé notre ration de rêve,
Histoire de franchir le cap tout en douceur ;

 

C’est le passage qui nous semble difficile...

La suite évidemment doit être plus tranquille,
Aucun mort ne s’est plaint jamais de la chaleur.

 

 

 

 

    

 


ELOGE


Pouvoir éliminer tout ce qui m’importune.

 

Nous repartons d’où nous venons ;
On le dit parfois par boutade.
Ce n’était qu’une promenade :
Brusquement, nous abandonnons

 

Notre corps, nos biens, notre nom,
Ce qui fut sagesse, algarade,
Les plus chers de nos camarades,
Jusqu’au sourire de Manon.

 

Qu’un de mes vœux se réalise !
Qu’emporte mon âme la brise
Et que je passe dans les fleurs !

 

Car elles sont la beauté même,
Représentent tout ce que j’aime,
Mon seul film qui soit en couleurs.

 

 

 


    

 

ASSEMBLAGE


Faire plus pour l’autre que pour soi.

 

J’ai réuni ces mots comme on cueille des fleurs ;
Je les ai rassemblés avec l’amour en tête ;
Qu’ils prennent dans ton cœur un petit air de fête,
A répandre le miel de leurs tendres couleurs !

 

En espérant les voir sécher tes derniers pleurs,
Je les ai réchauffés dans mes caches secrètes ;
Pour te voir rire un peu, que rien ne les arrête,
Laisse-les combiner ton rêve avec les leurs !

 

Que leur pouvoir soit fort sur ta mélancolie ;
Pour cela, je leur donne un regain de folie ;
Cette vie ne vaut pas qu’on la prenne au sérieux :

 

En tirer le meilleur, n’est-ce as ce qui compte ?
Mettons sur le côté la froideur et la honte
Et tâchons d’égayer ces heures et ces lieux.!

 

 

 

 

        

 

LA VRAIE MUSE


Mon idéal est féminin. En ai-je jamais douté ?

 

étant ce que je suis, je n’ai d’yeux que pour elle :
Elle est ce qui me manque et tout ce qu’il me faut
Pour que mon être soit, certes pas sans défaut !
Mais sente le besoin de se donner des ailes.

 

Elle est ce qui me fait trouver cette vie belle ;
Je crois l’avoir connue quand elle était Sapho ;
Je ne redoute plus la mort avec sa faux,
Sachant qu’elle a rendu ma parole immortelle.

 

Elle est non seulement le miroir de mon âme
Mais le courant léger qui sustente sa flamme
Et le je-ne-sais-quoi qui me fait gamberger ;

 

A tout jamais, elle a rompu ma solitude,
Apprivoisé mon rêve, ancré ma certitude
Et tous ces petits riens qui me font voyager.

 

extraits

 

 

bottom of page