Au pied du suc

     Je me suis lancé dans les arts plastiques sur un coup de tête... un coup de folie plutôt. J’étais dans une grande période de solitude d’abandon : petit pion dans un centre d’apprentissage perdu au bout de mon département. J’avais la rage. Je ne sais pas ce qui m’a pris. J’ai punaisé des journaux sur les murs de ma chambre et je me suis mis à peindre avec des encres : du rouge, du bleu, du cirage, du dentifrice... La vocation était née, cela ne devait plus s’arrêter.

     J’avais adoré dessiner dans mon enfance, mais ni à la communale, ni au lycée je n’avais pris de plaisir aux disciplines qu’on nous enseignait : décoration, reproduction de figures en plâtre. A partir de là, j’ai tâché d’apprendre dans tous les domaines de la peinture, de la gravure, du dessin. Après avoir participé à diverses expositions en Essonne, et organisé quelques autres autour de mon travail et en divers lieux, j’ai cessé très tôt de montrer ce que je faisais.

     J’ai pris aussi grand plaisir à associer la peinture et la poésie : peindre à partir de poèmes, écrire à partir de tableaux, mais surtout illustrer pleine page des poèmes à la façon des anciens enlumineurs.